Maïs-noyer

Des cultures représentatives de la région d’expérimentation

Avec ses plus de 3 millions d’hectares cultivés et ses près de 30MT produites selon les années (ex. 11 MT de maïs grain et 16 MT de maïs ensilage en 2016) le maïs est la deuxième culture française après le blé tendre. La France est le premier exportateur européen de maïs. En Dordogne, la culture du maïs représente 35% de la Surface Agricole Utile.

Avec une moyenne de 38 000 T produites par an, la France est le deuxième pays producteur de noix en Europe après la Roumanie, et le noyer est le second verger de France en superficie (20 000 ha en 2007). Les principales régions de production de noix sont l’Isère, le Limousin et le Périgord, où la nuciculture est reconnue par l’AOP Noix du Périgord, qui regroupe des territoires de Corrèze, de Charente, du Lot et de Dordogne.

Le maïs et le noyer forment une symbiose mutualiste avec des champignons mycorhiziens à arbuscules. Les objectifs du projet Mycoagra autour de ces deux espèces sont de comprendre :

  • les pratiques favorables à la mycorhization en culture individuelle
  • les intéractions possibles entre ces deux plantes (l’une pérenne et l’autre annuelle) via le réseau mycélien commun qui connecte leurs racines

L’agroforesterie désigne l’association délibérée d’arbres à des cultures ou des animaux sur une même parcelle. Il existe une grande diversité de systèmes agroforestiers tels que les systèmes agro-sylvicoles et sylvo-pastoraux. Le système agro-sylvicole maïs-noyer (une culture de maïs en inter-rang des noyers) est étudié dans le cadre du projet Mycoagra.

Il existe un certain nombre de bénéfices à l’agroforesterie :

  • diversification de la production de l’exploitation, avec deux cultures sur un même terrain. Dans certains cas cette pratique permet seulement la rentabilisation du terrain en attendant que les arbres soient assez matures pour que la récolte de leurs produits (bois, fruits, ….) soit possible
  • amélioration de la fertilité du sol via la chute des feuilles en hiver et le turnover racinaire, qui apportent de la matière organique au sol et favorisent son activité biologique, et par là la minéralisation. Il a été montré que l’activité, la diversité et le nombre de microorganismes, dont les champignons mycorhiziens à arbuscule, est plus élevé sous le houpier d’un arbre qu’en plein champ.
  • création d’un microclimat et d’une régulation de la température  pour les cultures : les arbres coupent le vent, ce qui peut augmenter la température de 1°C en inter-rang et favorise la croissance des plantes, en plus de réduire leur évapotranspiration et ainsi leur besoin en eau.
  • augmentation de la biodiversité sur la parcelle et fourniture d’un habitat aux auxiliaires de culture
  • stockage de carbone dans les parties pérennes de l’arbre (racines, troncs et branches).

La faible spécificité des champignons mycorhiziens à arbuscules (une espèce de champignon peut s’associer avec les racines de plusieurs espèces de plantes) permet la formation de réseaux mycéliens communs (RMC) entre des individus d’espèces différentes. La formation et le fonctionnement d’un RMC dépend des espèces impliquées, mais il joue un rôle dans le partage des ressources entre les individus impliqués : les individus ayant le plus de mal à se développer peuvent recevoir des nutriments auxquels ils n‘ont pas accès ou qu’il est difficile pour eux de produire (ex. des sucres issus de la photosynthèse pour ceux qui se développent avec peu de lumière).